« Si on fait des aménagements cyclables on ne les fait pas tellement pour ceux qui sont déjà dessus, on le fait pour ceux, qui […] sont dans leur voiture mais, qui ne savent pas que, dans deux ans, ils seront sur un vélo.” – Olivier Razemon, journaliste du Monde et spécialiste des villes et transports
Face aux enjeux environnementaux, le report modal de la voiture vers le vélo et autres mobilités durables est devenu impératif. Cette transition nécessite une transformation des villes en des espaces plus propices au cyclisme.
Malgré l’essor progressif de la petite reine, plusieurs enjeux, notamment la sécurité, persistent et ralentissent ce report modal.
Selon une enquête de Transdev, la principale barrière à l’utilisation du vélo est la crainte d’accident, amplifiée par des facteurs tels que la distance, les conditions météorologiques et surtout le manque d’infrastructures dédiées. Plus de 60% estiment la mise en place de pistes cyclables sécurisées et solutions de stationnements adéquats cruciale dans l’adoption, ou non, du vélo.
Ces aménagements cyclables s’adressent donc aux personnes déjà en selle, mais aussi et essentiellement, aux futurs usagers.
Passons en revue quelques-unes de ces initiatives urbaines innovantes qui changent la donne et favorisent l’usage du vélo dans nos villes !
Les Voies Lyonnaises : un aménagement cyclable pour révolutionner la mobilité urbaine
“En 2026, trois habitants sur quatre vivront à moins de 10 minutes à vélo d’une Voie Lyonnaise”- Fabien Bagnon, Vice-Président de la Métropole de Lyon.
Une initiative remarquable en faveur des cyclistes est celle des “Voies Lyonnaises”. L’objectif est simple : encourager et développer un schéma d’intermodalité au sein de la métropole en rendant les trajets à vélo confortables, sécurisés et fluides ! Le projet se veut durable et compte mettre en place un système pérenne en reliant les communes périphériques au cœur de l’agglomération.
Ce réseau cyclable, de grande envergure, représentera 396 kilomètres au total et traversera 40 des 59 communes de la métropole, privilégiant praticité et sécurité.
En effet, ces aménagements représentent une réponse concrète aux préoccupations sécuritaires des usagers réticents à la pratique du cyclisme. Les initiatives fleurissent pour rendre l’argument de la non-sécurité à vélo obsolète : pistes séparées, trottoirs élargis, revêtement de sol coloré signalant la présence de cyclistes, etc…
Les voies ne se contentent pas de rendre les trajets à vélo clairement balisés, directs, sécurisés et plaisants. Elles accompagnent cette transition en intégrant des installations telles que des stations de gonflage, des fontaines à eau, ou des repose-pieds.
Ce projet pave la voie vers une mobilité durable, mais pas que ! Le président de la Métropole souligne aussi son aspect social, qui contribue au bien-être des citoyens et “à la ville de demain : un territoire où il fera bon vivre”. Les transformations concerneront aussi l’environnement et le paysage lyonnais, avec des trottoirs élargis, l’intégration de verdure, une réduction de la pollution de l’air, du bruit et de la pollution visuelle.
Le déploiement des Voies Lyonnaises révolutionne la mobilité urbaine et redéfinit la relation des citoyens avec leur ville. Elles favorisent une transition vers une mobilité fluide, agréable et respectueuse de l’environnement. Le tout témoignant de l’engagement des villes et de leur capacité à se réinventer.
Luminokrom : peindre l’avenir des trajets nocturnes à vélo
“Plus on fera ce genre d’aménagements, plus les gens se sentiront en sécurité et la fréquentation augmentera” – José, un Vélotafeur Belge.
Pistes cyclables et vélo, ça va de pair ! Certes, dans le développement de la pratique du vélo, la présence de voies cyclables joue un rôle. Mais quid de l’accessibilité aux infrastructures en question ?
Une solution française éclaire la voie pour des trajets nocturnes en toute sécurité : « Luminokrom » ! Cette peinture photoluminescente est une technologie d’Olikrom, conçue à l’origine pour les intérieurs.
Développé à Pessac, le dispositif a été adapté en 2018 pour résister aux intempéries et à l’exposition au soleil. Elle permet une meilleure visibilité aux cyclistes et piétons, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques !
Aujourd’hui, la peinture est présente dans plus de 80 communes en France et sur plus de 200 pistes cyclables à l’international. Présentée lors du programme « Route du Futur », opéré par l’ADEME, la peinture répond aux objectifs du projet : encourager des infrastructures pérennes, sûres, économiques et respectueuses de l’environnement dans le cadre des mobilités.
Mais quels sont les avantages ? On vous éclaire !
Cette solution est une alternative pertinente et durable pour les villes. L’éclairage public est un réel enjeu pour les collectivités : onéreux, polluant et mise en place complexe. Luminokrom est une alternative judicieuse : autonome, simple de mise en place et moins coûteuse.
Alors que l’éclairage public représente près de la moitié de la consommation d’électricité des collectivités (41%), la technologie propose une approche plus durable : elle consomme considérablement moins d’énergie, génère une pollution lumineuse moindre (émissions lumineuses 10 000 fois inférieure à celle de l’éclairage public), réduit les émissions de gaz à effet de serre et préserve la faune et la flore. De plus, la charge se réalise grâce aux rayons UV, offrant alors une source de lumière à énergie renouvelable.
En conclusion, cette innovation made in France, se distingue comme une signalétique autonome, économique et éco durable. Une solution prometteuse qui permet d’entrevoir un avenir urbain respectueux de l’environnement, tout en assurant des déplacements nocturnes plus sécurisés pour les cyclistes et les piétons.
Feexti : innover pour mieux cohabiter
Là où l’espace parcage défini et sécurisé est évident et systématique pour les voitures, il en va autrement pour la petite reine…
« Plus de la moitié de l’espace public est dominé par l’automobile ». Alors même qu’une seule place de parking pourrait aisément accueillir entre 8 et 10 vélos. Il y a la nécessité de rééquilibrer l’espace urbain et faire un peu de place aux cyclistes. Néanmoins : ce n’est pas chose simple.
Nous avons longtemps évolué dans un monde ou la voiture occupait une place de choix. Pourtant, penser au stationnement du vélo, c’est envisager une étape cruciale pour pérenniser son utilisation. La sécurisation étant l’un des principaux freins à l’utilisation pour 66% des personnes. Les craintes de vol, de dégradation et d’exposition aux intempéries dissuadent 95% des cyclistes. Cela est alimenté par le manque d’espaces dédiés.
Depuis 2017, la législation oblige les nouveaux bâtiments à proposer des emplacements couverts et sécurisés pour les vélos, mais cela reste un défi à grande échelle pour les villes.
Aujourd’hui, des solutions existent, certaines inspirées des impressionnantes structures de stockage de vélos, comme celles observées au Danemark. Il est également possible de concevoir des solutions plus simples et plus adaptées à échelle locale. Feexti en est un exemple : une solution française qui simplifie cette dernière étape pour les cyclistes.
Leur solution ? Utiliser et repenser l’espace existant. Grâce à un rangement vertical, la place est optimisée (gain de 40% de place comparé aux racks horizontaux). Cela permet aussi, un stationnement quotidien, rapide et fluide. Le tout étant économique et adapté aux entreprises.
En résumé, repenser le stationnement des vélos est une étape essentielle pour créer des villes plus adaptées à la pratique. Cela favorise non seulement le report modal, mais aussi la dynamisation des quartiers, la création de liens entre les habitants et le partage de l’espace public. Le tout en contribuant à un environnement urbain moins polluant et plus respectueux des individus.
La création d’infrastructures et d’aménagements en faveur du vélo contribue grandement à promouvoir son utilisation en ville. La preuve que des projets existent afin d’accompagner les villes dans leur adaptation aux besoins des citoyens en matière de mobilité !
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